Stand de Moïse au marché artisanal Artigwa à Sainte-Rose

Moïse Alphonse

Je suis né 1968 en Guadeloupe dans une famille modeste. Gamin, j’utilisais déjà mon imagination : pour avoir des jouets, je les créais. Pour moi-même ou pour jouer avec les autres. J’utilisais du bois ou des fruits, comme les noix de coco ou les calebasses. Pour travailler le bois, j’avais déjà un sabre, le coutelas que tous les Guadeloupéens ont chez eux et qui est encore un de mes principaux outils.

Très jeune, j’ai également commencé à dessiner, juste pour moi-même. Plus tard, à l’âge de douze ans, je faisais des bandes dessinées. Je représentais des scènes de la vie de tous les jours, et ça plaisait à mon entourage. J’ai aussi beaucoup apprécié pendant mes études les cours de dessin lors desquels j’explorais des formes qui sortaient de l’ordinaire.

En quittant l’école, j’ai dû me concentrer sur un métier stable, mais je me suis resté connecté à l’art pour me développer, pour dégager l’énergie qui était en moi. Pour économiser, je travaillais des matériaux primaires, trouvés dans la nature ou de la terre cuite. J’en faisais des objets fonctionnels ou des sculptures. Les formes de la nature m’ont inspiré et sont dans mes créations jusqu’à ce jour.

Depuis toujours, je ressens le besoin de m’exprimer, de créer. La création est un élément central de mon équilibre personnel. En même temps, elle me permet de transmettre ma vision : que nous sommes tous connectés, même ceux qui ne se connaissent pas. C’est tout ce qu’on cherche, l’humanité.

Beaucoup d’émotions me traversent quand je crée mes œuvres. Avoir déjà l’idée, l’imagination, c’est un flash dans la tête. Parfois, j’entre dans une bulle, je réfléchis à comment faire comprendre vraiment ce que je veux exprimer, comment  faire parler mes créations.